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Ceinture alimentaire de Namur
8 novembre 2021

Charte

Vers un système alimentaire local socialement équitable,
résilients et durables pour Nourrir Namur

(Version arrêtée au 20/10/21)

 

Cette charte s’adresse à tou·te·s les acteur·trice·s de l’alimentation durable actif·ve·s sur le territoire de la ceinture alimentaire : producteur·trice·s et artisan·ne·s, mangeur·euse·s, institutions publiques ou privées, entreprises, associations, scientifiques, pouvoirs publics, etc. Elle constitue les fondements de l’action de la CAN (ceinture alimentaire namuroise).

Raison d’être - Pourquoi une ceinture alimentaire à Namur ? 

   Les conséquences désastreuses engendrées par le système agroalimentaire industriel et globalisé sont nombreuses : dérèglement climatique, perte de biodiversité, appauvrissement des sols, dépendance croissante aux énergies fossiles et aux intrants chimiques, endettement des agriculteur·trice·s, difficulté d’accès à la terre et disparition des petites exploitations, dépendance aux structures intermédiaires multinationales (transformation, commercialisation, distribution), perte de diversité alimentaire et de richesse nutritionnelle, difficulté d’accès à une alimentation saine, croissance exponentielle des maladies liées à la malbouffe (allergies, obésité, diabète, hypertension,…), etc. 

   Afin de permettre l’accès à une alimentation saine pour tou·te·s, de préserver la biodiversité et la qualité des sols et de garantir des emplois porteurs de sens, rémunérateurs et non délocalisables, il est urgent :

  • d’assurer l’autonomie et de viser la souveraineté alimentaire : il est nécessaire d’organiser la solidarité entre le centre urbain, sa périphérie et les zones rurales, de reconstruire un maillage entre les producteur·trice·s et les mangeur·euse·s privilégiant les circuits courts et de tendre au niveau local vers une plus grande adéquation entre les volumes de production et de consommation. Plus encore, face à l’industrie agroalimentaire, il est indispensable de se réapproprier les enjeux relatifs à l’alimentation afin de garantir la souveraineté alimentaire, notamment en ce qui concerne la diversité et les choix de qualité des produits.

  • d’organiser la résilience des territoires : l’urgence climatique et les dommages dus à l’utilisation intensive des ressources fossiles et des intrants chimiques nous poussent à repenser le fonctionnement du système agroalimentaire. Il est important d'assurer la transition agroécologique à tous les niveaux (production, transformation, distribution, consommation) pour mettre en place un système alimentaire local durable et résilient face aux crises à venir.

  • de relocaliser les filières alimentaires : dans une économie mondialisée, les emplois liés notamment à la transformation et à la commercialisation sont régulièrement délocalisés. Il est nécessaire de recréer des métiers, de relocaliser les activités de transformation et de logistique et de dynamiser le tissu professionnel coopératif. Ceci afin de capter et de redistribuer équitablement de la valeur ajoutée sur le territoire, de créer de l’emploi de qualité et de renforcer le caractère rémunérateur et valoriser des activités écologiquement responsables, c’est-à-dire limitant leurs impacts négatifs sur l'environnement.

Territoire - Sur quelle zone agit la ceinture alimentaire namuroise ? 

La ceinture alimentaire namuroise agit dans le territoire de l’arrondissement de Namur : communes de Sombreffe, Gembloux, La Bruyères, Eghezée, Fernelmont, Andenne, Namur, Jemeppe-sur-Sambre, Sambreville, Mettet, Assesse, Gesves, Ohey, Floreffe, Fosses-la-Ville et Profondeville. 

Ce territoire permet à la fois de rassembler une diversité de sols et de production, de garantir la lisibilité du projet pour le public et de susciter des projets de collaboration. Ces limites géographiques sont souples et s’adaptent à la réalité de chaque filière. La définition de ce périmètre permet de dynamiser les projets au sein d’une zone définie.

Finalités - Que vise la ceinture alimentaire namuroise ?    

   Les finalités de la ceinture alimentaire namuroise sont les suivantes :

  1. Une disponibilité et un accès pour tou·te·s à une alimentation locale, saine et durable.

L’accès à celle-ci est une question de justice sociale. Quelle que soit la situation sociale de la personne, chacun·e doit avoir accès à une alimentation qui contribue à son bien-être et à sa santé. Cela implique une attention à l'accessibilité des produits (en termes de localisation et de prix), au modèle économique qui soutient leur commercialisation et pour l’exemplarité et leurs effets démultiplicateurs, aux cuisines collectives (écoles, hôpitaux, crèches, CPAS, etc )

  1. Un revenu digne pour les producteur trice s.

L’agriculture doit être rémunératrice et porteuse de sens pour tou·te·s les acteur·trice·s des différentes filières. Il est indispensable de développer les solidarités entre producteur·trice·s et mangeur·euse·s. Cela implique la construction de modèles économiques viables et justes, facilités entre autres par le partage des risques liés à la production entre les producteur·trice·s et les mangeur·euse·s.

  1. Des filières alimentaires locales structurées et génératrices d'emplois.

Une relocalisation des filières alimentaires est souhaitable pour le maintien et la création d’emplois non délocalisables ainsi que pour le développement d’une économie circulaire au service d’une autonomie territoriale.

  1. Un environnement naturel préservé.

Le système agroalimentaire doit interagir harmonieusement avec les écosystèmes, contribuer à la régénération des sols et de la biodiversité, et évoluer radicalement de façon à atténuer les causes du dérèglement climatique. De même, il doit participer à la sauvegarde et au développement du patrimoine paysager rural et prendre soin de tous les vivants d'un territoire, humains et non-humains.

  1. Une connaissance partagée des enjeux relatifs au système alimentaire

Il est indispensable que chacun·e soit en mesure de comprendre le fonctionnement du système actuel pour y jouer un rôle et le transformer. Il est également nécessaire que les alternatives existantes soient identifiées et mises en valeur. Enfin, les connaissances et savoir-faire doivent être partagés et co-construits afin de favoriser l’innovation.

  1. Une gouvernance alimentaire locale opérationnelle.

Afin de mettre en place un système alimentaire alternatif, il est nécessaire de construire une gouvernance alimentaire, juste et efficace, participative et collaborative incluant l'ensemble des acteur·trice·s.

Missions - Que fait la ceinture alimentaire ?

   Afin de participer à la transformation du modèle agroalimentaire, la ceinture alimentaire namuroise doit à la fois construire progressivement un modèle alternatif autonome et dénoncer les projets politiques et les accords commerciaux défavorables. Nous synthétisons nos missions en huit domaines :

  1. Constituer un réseau d’acteur trice s : la ceinture alimentaire fédère les acteur·trice·s de l’alimentation durable (professionnel.les, acteur·trice·s de la chaîne alimentaire, institutions, associations, scientifiques, pouvoirs publics, etc.) vers un horizon commun enthousiasmant. Elle valorise et renforce les mouvements existants, propose de nouvelles collaborations, favorise les échanges d'expériences et d'expertises en interne ainsi qu'en externe.

  2. Documenter les dynamiques alimentaires locales : La ceinture alimentaire mobilise les institutions et ressources compétentes pour étudier les dynamiques et les flux alimentaires locaux. Elle identifie les enjeux pour atteindre ses finalités. Les études et les recommandations qui en résultent sont diffusées au sein du réseau d'acteurs constitué.

  3. Faciliter la reconstruction des filières locales : la ceinture alimentaire veille à travailler par filière. De la graine à l’assiette, elle identifie les acteur·trice·s à chaque étape des filières locales, et singulièrement les chaînons manquants, afin de susciter la création de nouveaux projets et de nouveaux métiers dans les différentes filières.

  4. Faciliter l’accès à la terre pour les producteur·trice·s : la ceinture alimentaire facilite l’accès au foncier par la mise en réseau de parties prenantes susceptibles de mettre à la disposition des agriculteur·trice s des terres cultivables publiques ou privées.

  5. Faciliter la transition des activités agricoles locales vers un modèle agroécologique : la ceinture alimentaire contribue à l'émergence, à la promotion et à la vie d'un réseau de parties prenantes susceptibles d'accompagner les agriculteur·trice·s porteur·euse·s de projets en termes de diagnostic, de financement, d'accompagnement technique et de recherche de débouchés commerciaux sur le territoire.

  6. Sensibiliser et mobiliser les citoyens et les décideurs locaux

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Cartographie des acteurs namurois

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